Mais peu m'importe le calice, pourvu, pourvu seulement que l'on ait l'ivresse °
La petite clope qui tue le spleen
Vient de me réveiller un air
Quelques accords que j'assassine
Sur lesquels je pose mes vers
Sans les casser je les entasse
Dans des octosyllabes morts
En attendant que je trépasse
D'en avoir apprécié le corps
Et je bois, et je bois, et j'imbibe ma carcasse
De tout ce qui coule qui est fort alcoolisé et qui fracasse
Je divague, je me ratatine
Je vois mon avenir en vin
Toutes mes émotions s'avinent
Mes vers en deviennent divins
Sur mes mots je pose mon prose
Et propose un deal à la Lune
Que Pierrot nous lâche les choses
Et qu'il veuille nous laisser sa plume
"II faut être toujours ivre. Tout est là c’est l’unique question.
Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise.
Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d’un palais, sur l’herbe verte d’un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui, chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est; et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront «II est l’heure de s’enivrer ! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise."